La sédation

La loi du 2 février 2016 affirme que « toute personne a le droit à une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de sa souffrance ».

 C’est le patient ou le médecin qui peut demander une sédation :

  • Le patient atteint d’une affection grave et incurable peut demander une sédation profonde et continue dans les cas où :

– son pronostic vital est engagé à court terme et qu’il présente une souffrance réfractaire aux traitements.

– sa décision d’arrêter un traitement engage son pronostic vital à court terme et est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable.

  • Le médecin, au titre du refus de l’obstination déraisonnable, lorsque le patient ne peut pas exprimer sa volonté sauf s’il s’y est opposé dans ses directives anticipées (ou à défaut via le témoignage de la personne de confiance ou de ses proches).

Cette sédation profonde et continue, associée à une analgésie, provoque une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès.

Celle-ci est mise en œuvre dans le cadre d’une procédure collégiale.

A la demande du patient, la sédation profonde et continue peut être mise en œuvre à son domicile.

L’ensemble de la procédure suivie est inscrite au dossier médical du patient et le recours à une sédation profonde et continue doit être motivé. La personne de confiance (ou à défaut la famille ou les proches) est informée des motifs de recours à cette sédation.

Celle-ci reste un soin dont l’intention est de soulager la souffrance et d’améliorer le confort de la fin de vie.

Quelle différence avec l’euthanasie ?

Ce qu’en a dit Jacques Ricot dans son article paru dans la revue Etudes (juillet-Août 2018) :

« La sédation profonde et continue jusqu’au décès n’est pas une euthanasie pour les raisons qui ont bien été résumées par la HAS (Haute Autorité de la Santé) :

  • Soulager une souffrance réfractaire, ce n’est pas répondre à la demande de mort du patient.

  • Altérer la conscience profondément ce n’est pas provoquer la mort.

  • Utiliser un sédatif avec des doses adaptées à une sédation profonde, ce n’est pas utiliser un médicament à dose létale.

  • Pratiquer une sédation profonde et continue jusqu’au décès dû à l’évolution naturelle de la maladie, c’est ne pas savoir avec précision quand la mort surviendra, ce n’est pas provoquer la mort immédiate du patient par un produit létal »